Il n'y a pas si longtemps, les mouvements pour le droit de vote des femmes et les droits civiques se sont battus pour l'égalité des droits dans toutes les sphères de la société, travail compris.
Aujourd'hui, de nombreux pays intègrent des efforts en matière de diversité et d'inclusion (D&I) dans leurs politiques et récoltent les bénéfices d'une main-d'œuvre responsabilisée et diversifiée.
Mais lorsqu'il s'agit d'égaliser les chances pour les personnes de toutes origines dans les pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), États-Unis, Australie, Japon, Suède, Corée du Sud et autres, les politiques de D&I sont-elles toutes identiques ?
Dans cet article, nous verrons comment les politiques de D&I se comparent dans les différents pays de l'OCDE, quels sont les indicateurs utilisés et comment ces politiques fonctionnent dans la pratique. Nous vous dirons également quels sont les pays qui ont les meilleurs résultats en matière de D&I.
Sans politiques de D&I visant à créer un lieu de travail plus équitable, les pays et organisations risquent d'aggraver la discrimination tout en limitant leur accès à des talents divers , à des idées, à des perspectives.
Les conséquences de ne pas avoir de politiques de D&I sont les suivantes :
Croissance économique réduite : La discrimination limite la capacité des individus et des communautés à accéder à l'éducation, aux soins de santé et aux autres ressources nécessaires au développement économique. Lorsque de larges segments de la population sont exclus des opportunités économiques, cela peut entraîner une baisse de la productivité et une allocation moins efficace des ressources.
Instabilité politique : L'inégalité peut conduire à l'instabilité politique, car les groupes marginalisés se sentent privés de leurs droits et exclus du processus politique. Cela peut entraîner des troubles sociaux, des manifestations, voire des conflits, qui peuvent tous avoir d’importants coûts économiques.
Réduction du capital humain : Lorsque de larges segments de la population sont exclus de l'éducation et d'autres opportunités, cela peut conduire à une perte de capital humain en termes de valeur économique de l'éducation, de l'expérience et des compétences d'un travailleur. Cela peut limiter la capacité d'un pays à innover et à être compétitif dans l'économie mondiale.
Augmentation de la pauvreté et des coûts sociaux : L'inégalité peut entraîner une augmentation de la pauvreté, qui à son tour peut entraîner des coûts sociaux plus élevés, tels que l'augmentation des dépenses pour les programmes de protection sociale, les soins de santé et l'éducation.
De plus, depuis que la mondialisation a conduit à une main-d'œuvre plus diversifiée et interconnectée, il y a une prise de conscience croissante des avantages de la diversité, y compris l'amélioration de l'innovation, de la créativité et de la résolution de problèmes. Tout cela signifie que les gouvernements, les investisseurs et les consommateurs doivent démontrer leur engagement en matière de D&I pour rester dans la course de notre univers mondialisé.
Par exemple, selon l'Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes (EIGE), l'égalité totale entre les hommes et les femmes pourrait accroître le PIB de l'UE de 6,1 % à 9,6 % d'ici 2050 et augmenter les taux d'emploi de 10,5 millions de travailleurs.
Les politiques d'égalité sont essentielles pour promouvoir l'équité et réduire la discrimination dans tous les aspects de la société, de l'éducation à l'emploi, en passant par la santé et la politique. Pourtant, ces politiques varient à travers le monde. Elles reflètent les idéaux politiques et normes culturelles de chaque pays et ne protègent pas toujours tout le monde.
Si certains gouvernements ont mis en œuvre des politiques d'égalité globales qui traitent des différentes formes de discrimination, d'autres ont des politiques plus limitées qui se concentrent sur des groupes spécifiques, en protégeant les droits des femmes mais pas ceux des LGBTQ+ par exemple.
En comprenant leurs similitudes ou leurs différences, nous pouvons obtenir des informations précieuses sur les défis et les possibilités de promotion de l'égalité et de l'inclusion dans différents contextes.
Quelques décennies seulement après l'abolition de la ségrégation, les États-Unis ont eu leur premier président noir. Pourtant, de terribles cas de brutalité policière à l'encontre de personnes de couleur aux États-Unis continuent de provoquer des ondes de choc dans le monde entier.
Afin de lutter contre des problèmes de discrimination bien ancrés, les États-Unis disposent d'une série de politiques fédérales et nationales visant à promouvoir la diversité et l'inclusion, notamment :
Affirmative Action (action positive) : Les employeurs sont tenus de prendre des mesures positives pour garantir que tous les individus, y compris les femmes et les minorités, ont les mêmes chances de trouver un emploi.
Formation à la diversité : De nombreuses entreprises américaines proposent une formation à la diversité à leurs employés afin de les sensibiliser aux différentes cultures et identités. La Maison Blanche a également signé un décret présidentiel pour faire du D&I une priorité à l’embauche dans le secteur public.
Lois anti-discrimination : Par exemple, Le titre VII de la loi sur les droits civils interdit la discrimination en matière d’embauche fondée sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l'origine nationale. LeAmericans with Disabilities Act (ADA) (Loi sur les américains en situation de handicap) interdit la discrimination à l'égard des personnes handicapées en matière d'emploi, de logement, d'hébergement public, de transport et de télécommunications.
Égalité des salaires : Les États-Unis disposent de plusieurs lois qui obligent les employeurs à accorder un salaire égal aux hommes et aux femmes qui effectuent le même travail.
Family and Medical Leave Act (FMLA) (loi sur les congés familiaux et médicaux) : Cette loi permet aux employés éligibles de prendre jusqu'à 12 semaines de congé non rémunéré par an pour certaines raisons familiales et médicales.
Employee Resource Groups (ERGs) : Ces groupes soutiennent et fournissent une communauté aux employés qui partagent des intérêts ou des caractéristiques communs, tels que la race, le genre, l'orientation sexuelle ou les handicaps.
Diversité des fournisseurs : De nombreuses entreprises disposent de programmes de diversité des fournisseurs pour promouvoir l'utilisation d'entreprises appartenant à des minorités, à des femmes et à des vétérans dans leur chaîne d'approvisionnement.
Il existe également des initiatives financées par le gouvernement pour promouvoir la diversité et l'inclusion dans l'éducation, l'emploi et les affaires, telles que la Minority Business Development Agency, qui promeut la croissance et la compétitivité des entreprises américaines appartenant à des minorités, et le HBCU Capital Financing Program, qui fournit un financement à faible coût pour réparer et rénover les collèges et les universités historiquement noirs aux États-Unis.
Malgré les programmes et les lois mis en place pour protéger différents groupes, comme l'Equal Pay Act (loi sur l'égalité salariale) de 1963, qui vise à instaurer l'égalité des salaires entre les genres, la réalité est que les femmes sont toujours payées 77 cents pour chaque dollar gagné par les hommes. Il s'agit d'un écart de rémunération stupéfiant, qui touche davantage les femmes de couleur que leurs homologues blanches.
L'Australie est l'une des nations les plus diversifiées. Les gens s'identifient à plus de 270 ascendances. Pourtant, il est encore très fréquent que les Australiens soient victimes de préjugés et de racisme lorsqu'ils postulent à un emploi ou dans leur vie quotidienne.
Et ce, malgré les nombreuses politiques mises en place pour réduire la discrimination sur le lieu de travail et offrir l'égalité des chances aux groupes défavorisés. Par exemple :
Lois anti-discrimination : La loi sur l'égalité entre les hommes et les femmes sur le lieu de travail (Workplace Gender Equality Act) oblige les entreprises du secteur privé à présenter un rapport annuel sur l'égalité entre les hommes et les femmes. La loi sur la discrimination raciale interdit également la discrimination fondée sur la race, la couleur, la nationalité ou l'origine ethnique et exige des employeurs qu'ils offrent un lieu de travail exempt de discrimination raciale. La loi sur la discrimination fondée sur le handicap interdit aussi la discrimination dans ce domaine et exige des employeurs qu'ils prennent des mesures d’aménagement pour les employés handicapés.
Multiculturalisme : Le gouvernement australien s'est engagé de longue date en faveur du multiculturalisme et a mis en place diverses initiatives pour soutenir la diversité culturelle sur le lieu de travail, notamment le Diversity Council Australia et la Commission australienne des droits de l'homme.
Inclusion des LGBTQ+ : L'Australie a adopté plusieurs lois qui protègent les personnes LGBTQ+ contre la discrimination sur le lieu de travail, notamment la loi sur la discrimination sexuelle et la loi sur le travail équitable. En outre, plusieurs organisations ont mis en place des politiques et des initiatives d'inclusion des LGBTQ+, telles que le programme Pride in Diversity.
Programmes d'emploi pour les indigènes : Le gouvernement australien a mis en place plusieurs programmes visant à améliorer les résultats en matière d'emploi pour les Aborigènes et les insulaires du détroit de Torres, notamment le programme gouvernemental de développement indigène australien et le programme d'apprentissage indigène.
Selon un rapport du Bureau australien des statistiques, le taux de chômage indigène était de 16,3 %, contre 5,1 % pour les Australiens non indigènes. Le pays a donc un long chemin à parcourir pour s'attaquer aux problèmes sous-jacents à cet écart, tels que le manque de possibilités d'éducation et de formation.
Le Japon est le pays du G7 où l'écart salarial entre les hommes et les femmes est le plus important, puisqu'il s'élève à 22,1 %. À titre de comparaison, l'écart salarial moyen de l'OCDE est de 11,7 %.
Le gouvernement japonais et les entreprises ont cependant commencé à prendre des mesures dans la bonne direction.
Voici comment :
Promouvoir la participation des femmes à la main-d'œuvre : De nombreuses entreprises japonaises mettent en œuvre des politiques telles que des modalités de travail flexibles, des aides à la garde d'enfants et des programmes de développement du leadership afin d'encourager davantage de femmes à rester sur le marché du travail.
Augmenter le nombre de travailleurs étrangers : Le Japon est traditionnellement une société homogène, ce qui rend difficile l'assimilation des étrangers. Toutefois, face au vieillissement de la population et à la diminution de la main-d'œuvre, le gouvernement japonais a mis en place un nouveau programme de visa afin d'attirer davantage de travailleurs étrangers. Ce programme vise à attirer des professionnels hautement qualifiés et des jeunes diplômés.
Lutter contre la discrimination à l'égard de la communauté LGBTQ+ : Bien que l'homosexualité soit légale au Japon, aucune loi spécifique ne protège les personnes LGBTQ+ contre la discrimination. Toutefois, certaines entreprises ont mis en place des politiques telles que des avantages pour les partenaires de même sexe et des politiques antidiscriminatoires afin de promouvoir l'inclusion et la diversité.
Promouvoir l'emploi des personnes handicapées : Le gouvernement japonais s'est fixé pour objectif que les personnes handicapées représentent 2,5 % de la main-d'œuvre des entreprises de plus de 50 employés. Pour soutenir cet objectif, le gouvernement accorde des subventions aux entreprises qui emploient des personnes handicapées et propose divers programmes de formation.
Il convient de noter que ces politiques n'en sont qu'à leurs débuts et que le Japon a encore beaucoup à faire pour mettre en œuvre des politiques de D&I à l'échelle nationale.
Le gouvernement suédois, comme les autres pays nordiques, met l'accent sur la promotion de l'égalité et de l'inclusion. Mais l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes reste de 10 %. Les Nations unies ont récemment exprimé leur inquiétude quant à la capacité de la Suède à lutter contre le racisme systémique et poussent le pays à faire davantage.
Voici quelques-unes des politiques et initiatives clés de la Suède :
Loi sur la discrimination : La loi suédoise sur la discrimination interdit la discrimination fondée sur le genre, l'appartenance ethnique, la religion, le handicap, l'orientation sexuelle et l'âge. Elle s'applique à tous les domaines de la société, y compris l'emploi, l'éducation et les soins de santé.
Égalité des sexes : La Suède est souvent considérée comme un leader en matière d'égalité des sexes, avec des politiques telles que le congé parental de 480 jours et des services de garde d'enfants abordables qui favorisent l'égalité des chances pour les femmes et les hommes sur le marché du travail. Le gouvernement suédois s'est fixé pour objectif de parvenir à l'égalité des sexes dans tous les domaines de la société d'ici à 2030.
Politiques d'intégration : La Suède soutient l'intégration des immigrants et des réfugiés en proposant des cours de langue et des programmes de formation professionnelle. Elle a également introduit des quotas de diversité pour les emplois du secteur public.
Politiques en matière de handicap : La Suède accorde une grande importance aux droits des personnes handicapées et apporte un soutien financier aux aménagements du lieu de travail et autres changements permettant aux personnes en situation de handicap de travailler.
Politiques LGBTQ+ : La Suède dispose de certaines des politiques les plus progressistes au monde en matière de droits des personnes LGBTQ+. Le mariage homosexuel est légal depuis 2009, et le pays a mis en œuvre plusieurs autres politiques visant à promouvoir les droits des LGBTQ+, telles que des lois antidiscriminatoires et des initiatives de lutte contre l'homophobie et la transphobie.
Si la Suède place la barre assez haut en matière de promotion de l'égalité et de la diversité, elle a encore du mal à lutter contre le racisme sur le lieu de travail, en particulier contre la discrimination à l'égard des réfugiés et des immigrés. Si les femmes sont plus nombreuses à occuper des postes de direction, elles gagnent en moyenne 12% moins que les hommes et l'écart est encore plus grand pour les femmes handicapées ou issues de l'immigration.
Comme le Japon, la Corée du Sud est critiquée pour son manque de multiculturalisme. Pour y remédier, le gouvernement sud-coréen s'est efforcé de mettre en œuvre davantage de politiques de D&I.
Voici comment :
Éducation : La Corée du Sud fournit une aide financière aux étudiants à faibles revenus et aux étudiants issus de familles multiculturelles, et propose des programmes d'éducation spéciale pour les étudiants handicapés.
Protection sociale : Le gouvernement sud-coréen a mis en place diverses politiques de protection sociale pour soutenir les groupes marginalisés, notamment les personnes âgées, les ménages à faible revenu et les transfuges nord-coréens. Il fournit également une assistance financière, des services de santé et une aide au logement.
Aide à l'emploi des personnes en situation de handicap : Le gouvernement coréen offre des incitations financières aux employeurs qui embauchent des personnes en situation de handicap et met en place des programmes de formation et de placement. Un quota national de personnes en situation de handicap a également été établi et exige que 3,4 % des postes du secteur public et 3,1 % des postes du secteur privé soient occupés par des personnes en situation de handicap.
Égalité des sexes : Le pays a mis en œuvre des politiques telles que le congé de paternité obligatoire pour les pères, l'augmentation de la proportion de femmes occupant des postes de direction dans le secteur public et l'interdiction de la discrimination à l'encontre des femmes enceintes et des mères qui travaillent.
Aucun pays ne détient la clé d'une main-d'œuvre et d'une société pleinement égales et diversifiées. Il n'y a pas non plus de solution miracle pour l'égalité mais dans le contexte des défis culturels et sociaux uniques d'aujourd'hui, nous assistons actuellement à une évolution mondiale vers des politiques qui s'attaquent à de multiples formes de discrimination.
Certains pays donnent l'exemple en matière de diversité et d'inclusion.
La Suède, par exemple, a particulièrement bien réussi à promouvoir l'égalité des sexes, avec des taux élevés de représentation féminine en politique et dans les conseils d'administration des entreprises.
De même, l'Australie a reçu des éloges pour sa politique de multiculturalisme, qui promeut et célèbre la diversité. Elle est aussi complimentée sur ses efforts visant à promouvoir la réconciliation avec les indigènes. Elle s'est également fortement engagée en faveur de l'immigration et a mis en œuvre des politiques visant à soutenir l'intégration harmonieuse des nouveaux arrivants dans la société australienne.
Enfin, célébrés pour leurs initiatives d'éducation inclusive, la Suède et les États-Unis intègrent autant que possible les étudiants en situation de handicap dans les classes ordinaires et leur apportent un soutien supplémentaire pour les aider à réussir.
Il n'existe pas de feuille de route claire pour l'égalité mondiale, ni pour l'élaboration et la mise en œuvre de politiques nationales en matière de diversité et d'égalité. Toutefois, parmi les pratiques les plus efficaces à ce jour, on peut citer
Des politiques de lutte contre la discrimination telles que Affirmative Action
Une formation à la diversité sur la sensibilisation et la sensibilité culturelles, sur la manière d'identifier et de signaler les comportements non inclusifs
Des pratiques de recrutement et d'embauche équitables telles que des objectifs fixes pour le nombre d'employés issus de groupes sous-représentés, l'utilisation de processus de sélection anonymes pour éliminer les préjugés, et des descriptions de poste et exigences inclusives
Des modalités de travail flexibles comme le télétravail, les horaires flexibles ou le partage d'emploi, pour répondre aux besoins des employés de différentes origines
En continuant à mettre en œuvre et à améliorer les politiques de diversité et en travaillant à une meilleure compréhension et à l'acceptation de perspectives et d'expériences diverses, nous pouvons nous efforcer d'atteindre un avenir plus inclusif et plus équitable pour tous.
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